Signaux faibles ou signaux précoces ?

Dans un ouvrage de 1975, H.I. Ansoff différenciait les “signaux forts” et les “signaux faibles”. Pour l’auteur, les informations “suffisamment claires et précises pour permettre à la firme d’évaluer leur impact et bâtir des réponses spécifiques” sont des signaux forts. A l’inverse, les informations “fragmentaires et incertaines qui peuvent avoir des répercussions significatives sur l’entreprise” constituent des signaux faibles. L’intérêt de cette distinction est d’attirer l’attention des décideurs publics et privés sur la présence discrète d’informations à potentiel stratégique élevé dans l’environnement de chaque organisation.
En effet, la croissance exponentielle du volume d’information s’accompagne de la sophistication des moteurs de recherche et des algorithmes des logiciels intelligents (sémantiques, text mining, data mining). Il est donc possible de collecter une masse de plus en plus conséquente d’informations. Malheureusement, les capacités humaines et cognitives ainsi que les capacités de traitement de l’information restent par nature limitées. En 2012, C.Bisson proposait d’encourager la détection de “signaux précoces”. Ces derniers se différencieraient des signaux faibles par le fait “qu’un travail stratégique a été effectué en amont avec des experts d’un domaine et des décideurs, basé sur des scénarios stratégiques impactants, pour agir de façon rationnelle (par opposition à une action intuitive) et anticipée, selon l’apparition de certaines informations (identifiées précédemment)”. A moins de s’en remettre désespérément à l’intuition et à la technique du doigt mouillé, la question du filtrage en amont est devenue cruciale.

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1 Commentaire

  1. Raimbault

    Ce rappel permet « d’enfoncer le clou » : c’est bien la manière d’organiser son travail et de traiter l’information qui permet d’aboutir un résultat qui pourra être stratégique pour l’entreprise. Et non pas de croire que c’est la veille qui est par nature stratégique. Elle n’en est que le moyen ! Combien il est difficile de convaincre, y compris des seniors 1) que le dyptique collecte/diffusion ne suffit pas 2) que des signaux faibles ne deviennent précurseurs (je préfère ce terme car il est + mobilisateur) qu’au prix d’un travail d’analyse et de recoupement selon une approche systémique. Merci pour votre blog.

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