Nous sommes tous surinformés

« Si tu ne connais pas  les montagnes et les vallées, les cols et les ravins, les marais et les tourbières, tu ne pourras pas conduire de force armée. » Sun Tsu (L’art de la guerre)

La société de l’information n’en finit pas de nourrir ses propres paradoxes. D’un coté, l’explosion quantitative et qualitative des informations dans des proportions inédites dans l’histoire de l’humanité. De l’autre coté, des acteurs économiques englués dans des informations contradictoires qui ne rendent pas l’environnement plus lisible et ne favorisent pas les choix stratégiques. C’est ainsi, nous sommes tous à la fois surinformés et sous-informés.

Il y aurait plus de 1000 milliards de documents multilingues sur Internet. Nous subissons un déferlement de slogans publicitaires, de mails, de textos, de notes de service, de messages sur nos répondeurs téléphoniques… Au total, nous sommes destinataires de plus de 3000 messages / jour !

Selon une étude MIT (Massachussets Institute of Technology) de 2004, 43% de la connaissance mondiale depuis l’origine des temps a été produite ces trois dernières années, soit l’équivalent de 150 000 bibliothèques du congrès américain (considérée comme la plus grande bibliothèque du monde). JC Possin et B.Besson ont montré que l’information nécessaire à la production des biens et des services double chaque année.

Le décideur public ou privé doit donc désormais éviter la noyade sous un flot d’informations moyennement pertinentes, que leur volume rend parfaitement inexploitables. C’est ce que le Professeur Roberto di Cosmo désigne sous le concept de l’infobésité. Volontairement ou involontairement, nous sommes tous surinformés.

Au bout du compte, cette surinformation chronique produit de nombreux effets pervers. D’abord, l’information importante, critique ou vitale est mélangée avec des informations futiles. Le risque est grand pour le chef d’entreprise de se focaliser sur des informations de seconde main et qui n’ont pas le moindre  intérêt stratégique ou opérationnel. Ensuite, chaque organisation est soumise à des injonctions contradictoires qui résultent de l’accumulation d’informations contradictoires. Le point de vue des experts côtoie les opinions des non spécialistes. Toutes les informations s’échangent mais toutes ne se valent pas. Dans ce bruit ambiant, on comprend pourquoi chaque décideur privé ou public est pour le moins circonspect au moment de faire un choix stratégique.

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