Ecologie : la bataille du lobbying

L’adoption par l’Union Européenne du paquet énergie-climat en 2008 et la tenue du prochain sommet de Copenhague en décembre stimulent visiblement l’action des lobbyistes à Bruxelles. La pression du lobbying « vert » monte sur l’ensemble des sujets sensibles touchant à l’environnement. Le développement durable est devenu un sujet de société mais aussi un référentiel incontournable pour les industriels. Résultat : on dénombrait au total 1657 « représentants d’intérêts » officiellement enregistrés par la commission européenne au mois de juillet dernier. Et les ONG ne sont pas en reste, ainsi Greenpeace ou WWF disposent de délégations importantes à Bruxelles. Le Bureau européen de l’environnement représente près de 140 associations de défense de l’environnement.

Rejet de CO2, OGM, énergies renouvelables, pesticides… des milliers de consultants et d’avocats s’affrontent avec les associations écologistes. L’élaboration de chaque norme environnementale est l’enjeu d’un âpre combat d’influence. Chacun sait désormais que la détermination des standards réglementaires aura des répercussions directes sur l’activité des industriels et sur la protection des consommateurs. Face aux moyens colossaux déployés par les industriels, les ONG maîtrisent le « rapport du faible au fort ». Elles s’appuient sur une maîtrise du fonctionnement des médias et font campagne sur Internet pour sensibiliser l’opinion publique.

Nous sommes décidément bien loin du mythe de la volonté générale de Jean-Jacques Rousseau. En démocratie pluraliste, les normes juridiques sont souvent le fruit de transactions et de négociations entre des intérêts opposés. La question majeure du développement durable n’échappe pas à cette règle.

Article paru dans APS, Les Clefs de l’IE

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