Tyrannie de l’immédiateté

TNS Infobesity
Au retour des périodes de congés, chacun peut mesurer la charge de travail liée à l’accumulation des e-mails en son absence. Le traitement de l’information entrante pèse de plus  en plus en plus lourdement sur les salariés et les décideurs publics et privés, au point de devenir stressant. Il faut dire que l’incursion des flux d’information dans les entreprises finit par parasiter les échanges interpersonnels. Des salariés qui pianotent des SMS discrètement, avec les mains sous le bureau pendant un rendez-vous. Des collaborateurs dont le regard est rivé à l’écran du téléphone portable et qui répondent aux appels en pleine réunion. Cette tendance généralisée à la gestion on line de l’information fait décidément des ravages. L’information entrante est immédiatement réceptionnée et traitée sans discrimination, ni discernement et souvent sans prise de recul. Les messages ne sont plus classés par ordre de priorité. Les réponses sont désormais délivrées « au fil de l’eau ».
Dans un tel système de (non) management de l’information, tout devient globalement à la fois urgent et important.  Chaque destinataire de message se soumet à l’injonction de joignabilité permanente et à l’obligation de réactivité immédiate. La liste des courses pour le supermarché, le dossier stratégique pour l’export, le message à un ami cher pour son anniversaire, la réponse qualité au client… Tout s’inscrit désormais sur le même plan, c’est-à-dire sur le plan de l’horizontalité. Et les journées se morcellent ainsi à l’infini, polluées par l’accumulation des micros taches, la juxtaposition de micros faits et l’explosion des micros réponses. On commence à s’interroger sérieusement sur les gaspillages engendrés par un tel système d’infobésité. Une récente étude américaine démontre que l’usage intempestif des e-mails a coûté  900 milliards de dollars à l’économie américaine. Selon Mindjet (2012), en moyenne au cours d’une journée de travail, un salarié reçoit jusqu’à 100 mails par jour. Chaque employé passe 30 minutes en moyenne à rechercher des documents. La recherche d’information coûte annuellement 1.855 euros par an et par salariés, correspondant à 95 heures de travail perdues. La gouvernance de l’information devient un enjeu stratégique pour le top management des entreprises… Et pour ceux qui souhaitent individuellement calculer leur infobésité

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