De la déstabilisation par l’information en matière financière

Dans un contexte « d’hyper-compétition économique », certaines entreprises n’hésitent plus à recourir à des méthodes particulièrement agressives pour déstabiliser leurs concurrents. L’Intelligence économique même dans sa version « offensive » n’inclut pas l’utilisation de telles méthodes illégales. Pour autant, il convient de ne pas être « naïf » et de savoir qu’il existe une large palette de pratiques situées à la frontière de la légalité ou carrément illégales. Nous avons démontré que les logiques de situation et le poids des enjeux peuvent vite faire craquer les barrières déontologiques et légales, notamment dans un contexte de concurrence internationale marquée par l’hétérogénéité des systèmes normatifs et la faiblesse des voies de recours. Ainsi, certaines logiques de prédation par des fonds d’investissement s’inscrivent dans l’immédiateté. Même si la dépréciation d’une entreprise résulte d’une atteinte malveillante à son image et de dénigrement auprès de ses actionnaires, il faudra pouvoir rechercher les donneurs d’ordre et engager des procédures visant à mettre en jeu les responsabilités pénales.  La longueur, la complexité et les aléas de telles procédures rendent finalement assez illusoire la pertinence de tout recours judiciaire. Faut-il pour autant s’en remettre à l’idée d’une fatalité pour les entreprises victimes  de manipulations de l’information stratégique dans le domaine économique et financier ? Certainement pas, c’est pourquoi le SGDN a rédigé en 2006 un document de synthèse permettant de répertorier les actions réprimées par le code pénal : diffusion  de fausses informations, dénigrement, concurrence déloyale… Ce travail reste d’actualité dans un contexte de crise accroissant la vulnérabilité de certaines entreprises.

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