L’Intelligence économique est un ensemble de méthodes, permettant de décoder la réalité de l’environnement d’une organisation à partir d’un processus organisé de collecte, de traitement, et de diffusion de l’information, destiné à nourrir les choix stratégiques des décideurs. C’est pourquoi, comme le soulignent Bernard Besson et Jean-Claude Possin, il n’existe pas « UNE » mais « DES » intelligences économiques « individuelles, nationales, territoriales, ou internationales » (B. Besson, J.-C. Possin, L’intelligence économique américaine, Veille, N°6, 7 et 8, Septembre à Novembre 1998).
En fonction du niveau de positionnement géographique local, national ou international, et des axes de travail portant sur la veille, la protection du patrimoine ou la communication d’influence, les pratiques dominantes de l’IE sont profondément différentes.
Cette complexité de l’Intelligence économique ne favorise guère l’émergence d’une identité commune permettant d’unifier le champ disciplinaire et de clarifier les pratiques. C’est une difficulté pour ainsi dire indépassable. Car dans un monde complexe et globalisé, chacun sait qu’il est désormais inséré, pour ne pas dire « encastré » selon l’expression de K. Polanyi, dans des structures multiples en interactions permanentes. Vous exercez dans le cadre d’un métier, relié à un service fonctionnel, positionné dans un organigramme, pour le compte d’une organisation publique ou privée, établie sur un territoire (commune, intercommunalité, département, région) et appartenant à un Etat-Nation, intégré dans des Organisations intergouvernementales et dans un flux de relations internationales. Or, dans ce monde complexe, chaque acteur issu de la société civile, du secteur économique ou de la vie politique, peut cultiver librement ses propres valeurs, déployer sa volonté, défendre des intérêts et définir sa propre stratégie. L’Intelligence économique doit permettre de comprendre l’environnement des marchés et de décoder les intentions stratégiques des autres acteurs.
