A lire, une intéressante note de 2006 de la Direction Centrale des Renseignements Généraux (DCRG) qui recense plus de 1500 cas d’agressions contre les entreprises françaises.
L’attaque financière représente une arme de choix pour les entreprises se situant dans un contexte de guerre économique. Les vols de documents et le piratage informatique, tellement craints, figurent loin derrière dans le palmarès des attaques contre les entreprises françaises établi par la section financière de la DCRG, le risque financier représentant plus de 35 % des modalités d’agression.
Selon les RG, les attaques financières sont de nature très variée. Elles sont menées par un acteur extérieur, et ne sont pas seulement la conséquence de vulnérabilités internes. Elles peuvent prendre des formes très différentes, allant d’un paiement trop tardif (le risque le moins élevé), jusqu’à la prise de contrôle (le plus fréquent). Toutefois, ces agressions financières, à cause de leur technicité, sont moins souvent menées à leur terme, que de simples attaques physiques ou informationnelles.
Le document souligne également que les agresseurs sont surtout motivés par le critère « secteur d’activité », et non par la localisation géographique de l’entreprise, par ses résultats financiers ou par son caractère stratégique. Les entreprises attaquées relèvent de 93 secteurs différents, mais près de la moitié sont concentrées dans 14 secteurs, avec, en tête, l’automobile, la métallurgie-sidérurgie, l’aéronautique et l’emballage. Les secteurs de la défense et de l’informatique figurent loin derrière.
Concernant la nationalité des agresseurs, les RG ont identifiés 368 auteurs de ces attaques, originaires de 34 nationalités. Ce sont les Français qui paraissent les plus agressifs (on est en France !), toutes techniques utilisées, suivis par les Américains puis les Chinois. Les Français sont aussi les plus nombreux à utiliser les attaques financières, suivis par les Américains et les Allemands. Chinois et Japonais préfèrent eux d’autres modalités d’attaques, comme l’utilisation de stagiaires.
Une leçon à tirer de ce rapport ? Si on considère un par un les pays, les attaques financières sont majoritairement franco-françaises, ce qui met un peu en berne l’idée d’une guerre économique imposée à notre pays par l’extérieur… Il faut cependant relativiser cette affirmation, puisque l’on constate que le cumul des prises de contrôle et des rachats par l’ensemble des entreprises étrangères dépasse les prises de contrôle et rachats effectués par les entreprises françaises…