Le paradoxe des pépites

Dans un récent rapport, l’association française pour les investissements internationaux (AFII) explique que la France a profité massivement en 2006 d’investissements étrangers. 40 000 emplois ont été créés par des capitaux étrangers. Les fusions acquisitions s’accélèrent. 47% du capital des entreprises du CAC 40 appartient désormais à des non résidents. La France possède des atouts reconnus : une population bien formée et productive, des infrastructures de qualité au cœur du plus grand marché du monde, une économie innovante dans des secteurs de pointe comme l’aéronautique, les nanotechnologies et la santé.

Pour autant ces mouvements inquiètent les pouvoirs publics. Les spécialistes en intelligence économique soulignent la nécessité de mieux protéger nos PME-PMI innovantes, véritables “pépites”, contre des financiers parfois prédateurs. On se souvient de l’affaire Gemplus, le leader de la carte à puce avait été racheté par le fond Carlyle, fond abondé par la CIA. Pour faire face aux défis du capitalisme financier, l’Etat français s’est doté d’une législation plus restrictive à l’instar de ses homologues européens. Dans 11 secteurs stratégiques, les investissements sont désormais soumis à autorisation préalable de l’Etat.

C’est un des nombreux paradoxes de la mondialisation. L’intelligence économique développe des outils pour rendre nos entreprises de plus en plus compétitives. Et c’est justement cette compétitivité retrouvée qui rend ces mêmes entreprises plus attractives pour les fonds d’investissement étrangers. Dans ce contexte, chaque coup d’avance se révèle donc “inexorablement provisoire”.

Jacques BREILLAT
Article paru le 12-10-2007 dans APS N°1595 – Les clefs de l’Intelligence Economique

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