Sous le titre « Le dirigeant de PME-PMI – L’Intelligence économique – Les précautions d’usage dans l’activité de la PME/PMI », la CGPME (Confédération Générale des PME) Ile-de-France propose un guide pour aider les chefs d’entreprises de la région (publié en 2008). Il pourra néanmoins intéresser tous ceux qui veulent mieux comprendre ce qu’est l’Intelligence économique, et ceux qui voudraient l’implanter dans leur entreprise.
Le point de vue adopté ici est assez original, reposant sur ce que l’on appelle storytelling : on suit le récit des actions d’une entreprise, confrontée à différents problèmes. Quatre parties présentent ainsi différentes dimensions de l’Intelligence économique :
– Accompagner les mutations de la PME/PMI.
– Protéger ses infrastructures et le personnel.
– Maîtriser et sécuriser le pôle informatique.
– Gérer l’information et la communication.
Le récit sert de prétexte pour amener de petits « Points Clefs Formation », répartis tout au long du texte, qui mettent en lumière des éléments liés à l’IE (« Primauté des ressources humaines », « Sous-traitance et externalisation », « Encadrer et surveiller les stagiaires », etc.). Le document insiste par exemple sur la nécessité de prendre en compte les nouveaux risques et opportunités développés par l’informatique. « En 2003, près de la moitié des entreprises françaises ont été touchées par des virus et plus de la moitié d’entre elles – soit environ 25% – ont dû cesser leurs activités professionnelles au moins plusieurs heures, en raison de pertes de données. » Mais rassurons-nous, l’informatique offre également bien sûr des opportunités, comme celle de favoriser la veille, grâce à Internet. Et dans ce domaine, il y a encore du travail : « la veille concurrentielle est d’autant plus importante que près de 70% des salariés de PME/PMI déclarent ne pas connaître ou méconnaître la concurrence« .
Le récit permet également de comprendre la nécessité pour un chef d’entreprise d’être sûr de ses employés et stagiaires. Quand on sait par exemple que certaines entreprises recrutent les stagiaires de sociétés concurrentes, on comprend qu’il y a un vrai risque du côté des RH… Voilà ce que peut en dire ce guide :
« Lors de l’embauche d’un nouveau collaborateur, la prudence doit être de mise. Il faut connaître précisément son expérience et son passé professionnels, sa situation au moment de l’entrée dans votre entreprise, ses objectifs et perspectives. Car il arrive qu’un concurrent licencie officiellement un employé pour que celui-ci postule ensuite auprès de votre entreprise, avec l’objectif de pouvoir ainsi y capter des informations confidentielles. Derrière un statut sans surprise peut donc se cacher un individu qui, finalement, s’imprègne de votre organisation globale, pour mieux cerner la politique de production de l’entreprise, du programme d’ouverture à l’international, etc.« .
S’il ne faut pas tomber dans la paranoïa, il faut avoir conscience que des risques existent. Ce document a l’avantage de sensibiliser celui qui le lira à ces risques, et de lui donner des pistes pour les prendre en compte.