La « mise sur agenda » (agenda setting pour les anglo-saxons) décrit l’ensemble des actions de communication d’influence utilisées par une communauté, un groupe d’intérêt ou un individu afin d’obtenir « l’inscription de sa demande ou la prise en compte de ses intérêts dans l’agenda d’un gouvernement, d’un ministère, d’une collectivité territoriale ou de toute autre institutions relevant de l’Etat » (Philippe Braud). La mise sur agenda est donc étroitement dépendante de l’environnement sociétal et du système politique. En effet en démocratie pluraliste, compte tenu de la diversité des groupes d’intérêts et du nombre important de demandes sociales, seuls les problèmes sociaux perçus comme appelant un véritable débat par les décideurs politiques seront inscrits à l’ordre du jour des autorités nationales ou locales compétentes. Pour réussir à atteindre les décideurs et l’opinion publique, la mise sur agenda d’un intérêt repose sur plusieurs facteurs : la légitimité de celui ou de ceux qui portent les intérêts ; la représentativité réelle ou supposée du groupe ; ses capacités de mobilisation collective; le travail de mise en forme des messages dans les médias et le moment choisi pour porter la demande (notamment dans la temporalité du cycle électoral). Il est ainsi plus aisé de saisir les politiques dans une période pré-électorale.
Ainsi une association professionnelle, un syndicat, une coalition d’intérêts ou une ONG qui sait utiliser les médias sociaux, en s’appuyant sur les différentes caisses de résonance appropriées (blogs, réseaux sociaux, forums, twitter…) peut provoquer ou imposer la mise sur agenda. Dans une perspective de lobbying, l’agenda ne nous dit pas vraiment ce qu’il faut penser mais plutôt ce à quoi il faut penser… Et chacun dispose d’un porte-voix…