Le management stratégique de l’information dans les entreprises et les collectivités publiques est étroitement lié aux pratiques numériques. Dans son baromètre annuel, l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes (ARCEP) estime que si l’on retient la tranche des personnes âgées 15 à 45 ans équipées d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un smartphone, on considère que 99% des personnes disposent d’un point accès au web. A l’analyse de ces taux d’équipement et de la généralisation des points d’accès a web, le sempiternel débat sur la « fracture numérique » mériterait donc un nouvel éclairage.
Premièrement, l’accès au haut débit devient indispensable pour connecter les outils informatiques, comme les serveurs, les ordinateurs, les tablettes… Or les réseaux physiques (c’est-à-dire « tuyaux ») ne sont pas équivalents dans les villes et dans les zones rurales. Il convient donc de renforcer la couverture haut débit des zones rurales pour moderniser ces réseaux. Deuxièmement, il faut travailler à l’apprentissage et à la diffusion des usages pour certaines catégories sociales. En effet, les personnes sans qualification et les personnes plus âgées (plus de 70 ans) sont les plus représentées parmi les non-internautes. Ainsi, si le nombre d’individus ayant effectué des démarches administratives ou fiscales en ligne progresse, seuls les plus de 70 ans et les personnes sans diplôme sont clairement en retrait (moins de 20% d’utilisateurs). L’enjeu consiste donc à déployer un authentique travail de médiation des usages pour corriger la propension inégale à utiliser le web. La fracture numérique est ainsi progressivement devenue une fracture territoriale et une fracture sociale.