Partager ses échecs ?

La perte d’un gros client, le vol de données confidentielles, l’apparition sidérante d’une nouvelle technologie… Sur le plan de l’intelligence économique, ces menaces trouvent leur explication dans une carence du cycle de l’information. Le chef d’entreprise n’a pas pu bénéficier de la bonne information au bon moment pour prendre la bonne décision. Soit que l’information n’a pas été collectée, soit qu’elle n’a pas été transmise, soit qu’elle n’a pas fait l’objet d’un véritable traitement. Comme le souligne Bernard Besson : “Tout accident de sécurité, de sûreté, de management ou lié à l’environnement est, quelque part, une faillite tactique et/ou stratégique”.
Dans un pays où la culture du renseignement économique est trop souvent vécue sur un mode pathologique, on dédaigne forcément à parler de ses propres échecs par peur du ridicule. Dommage au bout du compte, car il y a là quantité de connaissances finalement gaspillées. On pourrait apprendre collectivement beaucoup plus en échangeant autour de nos déboires commerciaux ou de nos ratés à l’exportation. La mutualisation de nos échecs constituerait une source d’enrichissement et de fertilisation croisée. Comme le disait Oscar Wilde : “L’expérience est le nom que l’on donne à nos erreurs passées”. Alors poussons le rêve jusqu’à imaginer nos PME-PMI échangeant sur leurs erreurs les plus retentissantes au cours de tables rondes. On appellerait peut-être cela “le partage des échecs”, mais ce serait aussi sûrement une nouvelle forme d’intelligence collective des risques.

Jacques Breillat

Article paru le 14-03-2008 dans APS N°1616 – Les clefs de l’Intelligence économique

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