Guerre et intelligence économique dans la pensée de C.Harbulot 2/2

produit-17Christian HARBULOT Interview à propos de la parution l’ouvrage « GUERRE ET INTELLIGENCE ECONOMIQUE dans la pensée de Christian HARBULOT » De Giuseppe GAGLIANO, préface de Nicolas MOINET, éditons VA press.

Christian HARBULOT: « J’ai été à contre-courant de la pensée dominante depuis le début de ma réflexion  entamée au milieu des années 80. La guerre économique était un sujet tabou. Parler des problématiques d’accroissement de puissance était politiquement incorrect. La création de l’Ecole de Guerre Economique a permis peu à peu de sortir du ghetto cognitif et de faire passer un certain nombre de messages dans le monde académique et dans la société en général. Aujourd’hui, lorsque je compare certains écrits, je pense avoir eu plus raison qu’un Bertrand Badie dans l’analyse des matrices du monde contemporain. La question de la puissance est un enjeu dans les relations internationales. L’information joue un rôle déterminant dans les rapports de force géostratégiques, géoéconomiques et sociétaux. Ces deux constats sont le point de départ de mes travaux qui débutent avant la fin de la guerre froide. A la fin du XIXe siècle, une partie de la classe dirigeante britannique n’a pas hésité à sacrifier une partie de l’infrastructure industrielle de la Grande Bretagne pour chercher de nouvelles sources d’enrichissement. Les Etats-Unis vécurent un scénario relativement similaire un siècle plus tard.  Mais sans aboutir au même résultat. La renaissance du nationalisme économique n’est pas le fruit de l’excentricité de M. Donald Trump.  Elle signifie d’abord et avant tout la fin d’un processus de mondialisation désynchronisé des logiques de puissance. Ce constat amplifie la légitimité de la démarche suivie par l’Ecole de guerre Economique créée il y a vingt ans.Le livre de M. Gagliano est un regard extérieur sur une approche française et c’est là son intérêt principal. Il n’est pas prisonnier de l’esprit de chapelles qui mine le système français depuis de nombreuses années. Gagliano ne s’est pas enlisé dans la langue de bois officielle qui domine souvent les écrits sur les sujets que j’aborde. Il a su lire entre ses lignes et a bien capté le fil rouge de mon cheminement dans l’exploration des questions liées à l’intelligence économique. En tant qu’italien, Gagliano n’a pas une grille de lecture conformiste et il a su capter le côté atypique des fondateurs de ce qui pourrait être défini un jour comme une école française. Il n’est pas courant de voir des officiers généraux sortis du cadre opérationnel, construire un modèle de pensée avec un ancien subversif et les jeunes talents qui Les entouraient.La lecture de l’ouvrage de Gagliano est une manière de s’informer en sortant des sentiers battus. C’est la force d’une écriture européenne qui ne s’est pas arrêté aux visions figées du monde contemporain. »

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