En 1957, le spécialiste de psychologie sociale Léon Festinger théorise le processus dit de la « dissonance cognitive ». Ce processus met en exergue la nécessité de rechercher une cohérence des croyances et des actions pour les différents participants au projet d’entreprise. En effet, si un salarié voit l’adhésion au projet d’entreprise contrarier ses croyances profondes (c’est-à-dire en cas de « dissonance »), l’individu va tenter de rétablir un équilibre en réinterprétant ses croyances ou en modifiant ses comportements. Il va essayer de « rester en cohérence » avec lui-même en trouvant un registre d’argumentation plus conforme aux attentes de son environnement.
Dans l’exercice de ses fonctions, le chargé de la veille en entreprise connait parfois ces phases dites de « dissonance cognitive », notamment lorsque les informations collectées vont à l’encontre de la stratégie de l’entreprise. Autrement dit, si le veilleur doit rendre des conclusions trop contrariantes pour le top management et trop en rupture par rapport à la stratégie de l’entreprise, le risque est grand de le voir « réinterpréter » les faits et « lisser » les signaux faibles. La réalité est ainsi présentée sous un angle « acceptable pour tous » mais du coup les informations collectées perdent toute valeur ajoutée. Et la préservation du consensus interne ne permet plus d’infléchir la stratégie.
Article paru dans Aquitaine Presse Service (APS), Rubrique « Les clés de l’IE »
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