Parlons un peu de curation (1)

Le terme « curation » apparaît en 2009 aux Etats-Unis et se répand progressivement en France. Sur le plan étymologique, ce terme est issu du latin « curare » désignant le fait de soigner. Par extension, les anglo-saxons utilisent généralement le terme « curator » pour toute personne responsable de la sélection des œuvres artistiques présentées lors d’une exposition ou constitutives d’une collection de musée. Progressivement, un glissement sémantique s’est opéré avec l’explosion du web 2.0 et les éléments étudiés deviennent des données, principalement numériques. L’objectif recherché est alors de « filtrer les contenus numériques les plus pertinents (…) de les organiser, les structurer à travers un dispositif de scénographie »(1). La curation devient ainsi une pratique qui « consiste à sélectionner, trier et éventuellement commenter ou enrichir des contenus plus ou moins spécialisés présents sur Internet et à les présenter ou diffuser de manière organisée. »

La définition la plus explicite à l’appui de cette pratique pourrait être celle donnée par Rohit BHARGAVA, pionnier de la curation : « l’action de trouver, regrouper, organiser et partager le contenu en ligne le meilleur et le plus pertinent sur un sujet spécifique. » Selon cet auteur, la curation regroupe plusieurs notions voisines, en s’appuyant sur cinq modèles : agrégation, distillation (dégager les éléments essentiels), élévation (extrapoler des tendances à partir de données partielles), mash-up(juxtaposer et fusionner des contenus) et organisation ante-chronologique. En effet, la curation ne se limite pas une simple juxtaposition de contenus par copier/coller. Elle va créer une valeur ajoutée à partir d’une sélection effectuée par des experts, des spécialistes de l’information ou de simples internautes. A l’instar d’une démarche classique d’éditorialisation (comme celle finalement assez ancienne des annuaires web), la curation repose sur une logique visant à cibler, segmenter et rubriquer l’information.


[1] Définition complétée par Véronique Mesguich dans son article issu de la revue Documentaliste – sciences de l’information, La curation, vol.49 2012/1, éditeur A.D.B.S. Pour aller plus loin : le blog de Rohit Bhargava : http://rohitbhargava.typepad.com/

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