Dans son ouvrage « La veille média et la revue de presse« , paru aux éditions d’Organisation en 2008, Jeanne Bordeau répond aux questions que chacun se pose sur la sélection des médias et la mise en place des revues de presse.
La revue de presse est « un criblage analytique des médias qui permet de s’informer sur un thème, un sujet, un secteur » (p.1). Il s’agit donc de mettre en place une » ecture en filtrage » et une sélection d’articles permettant d’informer le chef d’entreprise.
Pour Jeanne Bordeau, la revue de presse permet : « D’identifier les enjeux du secteur, savoir tout sur son passé, son présent, son futur ; De cerner la position et le ressenti de l’opinion sur le type de métier concerné ; De comprendre le lien avec le politique, le cadre réglementaire ; De connaître les acteurs (clients, partenaires, concurrents…) et les prescripteurs dans le domaine d’activités concerné ; De repérer les experts et les personnalités intervenant souvent dans les médias sur le sujet ; De noter les grands événements qui ponctuent la vie de l’entreprise, de son secteur » (p.7).
Pour optimiser les résultats de la veille presse, il est impératif de mixer le type de supports utilisés. On alliera la presse généraliste et la presse spécialisée. On ciblera les supports de la presse nationale et de la presse quotidienne régionale (PQR). L’enrichissement des thématiques de veille repose sur une évaluation critique des sources retenues. Il faut donc effectuer un » tri qualitatif, savoir passer au crible, être synthétique » (p.13).
L’entreprise peut procéder à ce travail en interne. Elle peut aussi recourir à des prestataires de veille presse. La prestation de veille presse est généralement facturée à partir d’un coût fixe d’abonnement auquel s’ajoute le coût du nombre de coupures (clips). C’est pourquoi le choix de mots clés est essentiel pour garantir un retour sur investissement. » On l’aura compris, plus le mot clé est générique, plus on aura de retombées, pas forcément pertinentes, et plus le coût sera élevé » (p.41). Il faut donc naviguer entre deux écueils : le risque du bruit (trop d’information non ciblée) et le risque du silence (pas ou peu d’informations). Des professionnels prestataires de veille presse proposent de définir les besoins clients pour éviter ces écueils. Les principaux prestataires sont : L’argus de la presse et de l’audiovisuel ; TNS média intelligence ; Press index…
Enfin, le décideur public ou privé qui met en place un panorama de presse ne doit pas oublier que » diffusion rime avec droits de reproduction » (p.45). Jeanne Bordeau rappelle le cadre légal et réglementaire encadrant la mise en place de la revue de presse. Dans une décision du 30 janvier 1978, la Cour de Cassation rappelle que les règles régissant les droits d’auteur s’appliquent aux revues de presse. Le fait d’acheter des journaux et d’assembler des articles de presse ne saurait suffire à autoriser une diffusion illimitée. A une époque ou le mail permet de généraliser la distribution sélective des informations à des » listes de diffusion « , il n’est pas inutile de rappeler que l’accès à une information n’en autorise pas la reproduction débridée. Le paiement de redevance des droits d’auteur s’impose au professionnel.
A la lecture de cet ouvrage à la fois clair et synthétique, le lecteur comprendra tout l’intérêt résultant d’une veille presse pour l’entreprise. Il saura tirer partie d’un outil permettant de détecter les opportunités et de prévenir les menaces. » Il faut lire les médias avec attention et suivi : c’est là l’on sent souvent les premières palpitations d’une crise poindre » (p.46). Cette prise de conscience s’accompagne de conseils pertinents de l’auteur sur le plan opérationnel. A peine pourrions-nous regretter pour conclure que la » Veille média « , notamment dans son développement Internet, ne soit traitée en pointillés par l’auteur.
A lire : Jeanne BORDEAU, La Veille média et la revue de presse, ed. Eyrolles/éditions d’Organisation, 2008, 62 pages