Norme technique ou “soft Law” ?

La normalisation industrielle permet d’élaborer des référentiels destinés à harmoniser l’activité d’un secteur donné. Par exemple, la transformation des produits agroalimentaires répond à des règles strictes en matière de contrôle qualité et de traçabilité. En apparence, la normalisation contribue à rationaliser les pratiques professionnelles. Dans les faits, les spécialistes d’Intelligence économique insistent sur la dimension “stratégique” de ces normes internationales.

Premièrement, les normes sont discriminantes au niveau des marchés. Synonymes de gage de qualité pour les consommateurs, elles permettent aussi de hiérarchiser les entreprises selon leurs capacités à appliquer de nouvelles régulations. Deuxièmement, les normes s’utilisent comme des obstacles non tarifaires à la libre circulation des produits et des services. Elle peuvent donc également être des outils de protectionnisme économique très efficaces. Enfin, les normes constituent un véritable instrument d’influence dans les relations internationales. Les membres des organisations de normalisation cherchent à imposer leur vision du monde et à conforter leur propre stratégie de conquête et de protection des marchés.

Joseph Nye qualifie justement de “soft law” l’ensemble de ces normes qui structurent désormais les rapports de force économiques. Dans un tel contexte, le chef d’entreprise devra se préparer aux changements et apprendre à repérer les signaux faibles, ces messages annonciateurs d’évolutions plus profondes. Cet enjeu là n’est pas technique, il est indéniablement stratégique !

Jacques BREILLAT

Article paru le 26-10-2007 – dans APS N°1597 –  Les clefs de l’Intelligence Economique

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