L’Intelligence économique en PME/PMI : le bricolage de l’informel

Beaucoup d’études réalisées sur les pratiques d’Intelligence économique (IE) en PME/PMI insistent sur la « transférabilité » des méthodes de l’IE des grandes entreprises à ces petites et moyennes entreprises. Lors de la journée de réflexion sur l’Apport de l’Intelligence économique pour la Gouvernance stratégique de l’Entreprise organisée par l’Ecole Nationale Supérieure d’Informatique et d’Analyse des Systèmes (ENSIAS) de Rabat (cf. l’annonce et le bilan succinct que j’avais publiés précédemment à ce sujet), j’ai produit une communication sur ce sujet, dont voici une présentation rapide.

La transférabilité des méthodes de l’IE aux PME/PMI doit prendre en compte les spécificités de taille et de culture managériale propres à des entreprises qui sont autre chose que des « grandes entreprises en miniature ». Prendre acte de ces spécificités, c’est accepter d’adapter les méthodes à la réalité des PME/PMI. On constatera ainsi que trois dimensions viennent caractériser les méthodes de l’IE en PME/PMI :

  • D’abord, les méthodes de l’IE doivent être développées sur l’ensemble de l’entreprise, en particulier dans le domaine de la veille. En effet, dans les PME/PMI, les informations sont le plus souvent conservées de manière informelle, « détenues par des individus qui les ont simplement « en tête ». (…) L’enjeu de la veille en PME/PMI est donc essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, humain puisqu’il s’agit prioritairement de remédier aux faiblesses d’exploitation des sphères informelles ». De ce fait, au lieu de chercher à développer des « supports informatiques rigides », il s’agit plus modestement de « mobiliser durablement les équipes autour du partage de l’information informelle ».

  • Ensuite, la volonté de développer l’IE doit émaner directement du dirigeant, et lui faire adopter une nouvelle démarche de management. En effet, puisqu’il faut exploiter et mobiliser des informations informelles avec une implication directe des équipes de terrain, il faut une posture volontariste et stratégique de la part du chef d’entreprise. Ceci vient relativiser la question des moyens financiers alloués à la mise en place de l’IE dans une PME/PMI, qui est plus un processus qualitatif, qui demande de la motivation et du savoir-faire managérial, qu’un processus quantitatif qui demanderait des moyens financiers conséquents.
  • Enfin, la démarche d’IE est mise en place en PME/PMI directement en lien avec la connaissance du marché (clients, fournisseurs), l’identification des concurrents, et la détection de nouveaux marchés. Trois éléments à prendre en compte lorsque l’on tâche de favoriser le développement de l’IE dans des PME/PMI, afin de montrer au chef d’entreprise et à ses équipes le bien-fondé de l’adoption de l’IE et des méthodes qui y sont liées.

Ainsi, si les méthodes d’IE en PME/PMI sont particulières, c’est bien parce qu’elles sont très sensibles au facteur humain et à l’implication personnelle du dirigeant, des équipes, et des individus. L’IE en PME/PMI participe du processus de partage de l’information, que l’on peut appeler « bricolage de l’informel », parce qu’il est « fondé sur l’ingéniosité des hommes et leurs capacités contributives au partage de l’information ».

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2 Commentaires

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